mardi 22 juillet 2014

Mobiles, troisième épisode : Le mobile de Gobbi

Après le mobile de Murani et le mobile des octaèdres, j'ai enfin pris le temps de réaliser le troisième mobile de la série Montessori, le mobile dit de Gobbi, d'après le nom d'une collaboratrice de Maria Montessori.


Le mobile de Gobbi, en camaïeu de bleu
 Ce mobile, à présenter au bébé vers 2-3 mois, exploite la nouvelle faculté du petit à distinguer les nuances de couleurs et lui permet de travailler la découverte de la profondeur de champ.

Pour le réaliser, j'ai suivi les instructions trouvées ici.

Le matériel :

  • Une baguette de bois de 5-6mm de diamètre (je l'ai prise en balsa, mais je le regrette puisque j'ai déjà réussi à la casser)
  • Cinq boules en frigolite (les miennes font 6cm de diamètre, je recommanderais plutôt 5, voir ci-dessous)
  • Des écheveaux de fil à broder (marque DMC pour moi), deux ou trois dans chacune des cinq couleurs.  (deux, c'est juste trop court avec des boules de 6 cm, elles ne sont pas uniformément recouvertes)

Pour la fabrication, il suffit "simplement" d'enrouler le fil autour des boules, puis de les accrocher, toujours avec un fil de la même couleur, sur la baguette en bois, en mettant la plus claire en haut et la plus foncée en bas (explications plus détaillées ici et ici). Rien de compliqué, mais qu'est ce que ça prend du temps! J'y ai consacré trois soirées, enroulant consciencieusement mon fil en regardant un bon film.  Pour le placement des boules, j'ai un peu galéré pour les aligner, et finalement, le P'tit Pirate m'a montré (un peu tard) une solution beaucoup plus simple : Il suffit d'incliner la baguette, puis d'y fixer les boules en les mettant toutes à la même hauteur, ce qui est plus facile à réaliser que de faire un alignement sur une oblique.

Ceci dit, si c'était à refaire, j'opterais peut-être pour une autre technique plus rapide.  Par exemple, faire les boules en laine feutrée, ou bien simplement les peindre (bien que j'aime beaucoup l'effet de texture du fil).  J'ai également pensé acheter des boules de fil toutes faites, vous savez, ces boules colorées dont on fait de jolies guirlandes (d'ailleurs, je ne suis pas la seule à avoir eu cette idée)

On peut aussi l'acheter tout fait, si on n'a vraiment ni le temps ni l'envie de bricoler.  J'ai aussi appris en naviguant sur la toile que Nature et Découvertes allait proposer du matériel Montessori d'ici quelques semaines, dont notamment un kit pour fabriquer les mobiles.  Mais apparemment, pour le mobile de Gobbi, c'est "à la dure", avec le fil à enroulé.

Donc, une fois réalisé ce fameux mobile, je l'ai proposé à notre Bébé Fleur.  Succès plutôt mitigé, elle est en plein dans une phase de développement moteur, toute occupée à expérimenter ses mains et à travailler les rotations sur le coté.  Le mobile de Gobbi n'a donc pas réussi à détrôner le mobile de Murani, qui lui, a toujours autant de succès, suspendu au dessus du matelas à langer.  Malgré tout, je le trouve quand même sympa, ce mobile, et je trouve le mouvement des boules très apaisant.  Comme mentionné plus haut, il est actuellement en réparation, ce qui donnera à Bébé Fleur l'occasion de le re-découvrir une fois que j'aurai pris le temps de le retaper.  On verra bien ce qu'elle en dira à ce moment là (areuh, probablement).

Ajout du 3/8/14 : Finalement, le mobile de Gobbi a eu un regain d'intérêt, depuis que je l'ai descendu à portée de main de Bébé Fleur.  Elle adore taper dedans et essayer d'attraper les boules! Le jeu reste cependant sous haute surveillance, car le système d'attache est pour le moins précaire (une pince à linge accrochée à une latte métallique d'un mètre glissée sur un meuble et maintenue par un contre-poids...).  


Enfin, pour terminer, je vais quand même mentionner un petit bouquin que je viens d'acquérir et qui reprend justement les quatre mobiles Montessori (dont celui de Gobbi en couverture) : 60 activités Montessori pour mon bébé.  Un petit livre agréable à lire, d'un format particulièrement adapté aux parents débordés qui n'ont plus l'opportunité de bouquiner des heures durant sans interruption (snif).  Je connaissais déjà beaucoup de choses dans la pédagogie Montessori (avec trois Moussaillons, je suis un Capitaine Au Long Cours), et parmi les activités proposées, il y en a qui paraissent assez évidentes, mais malgré tout, j'y ai trouvé quelques idées, et me replonger régulièrement dans ce genre de lectures pédagogiques me donne toujours l'opportunité de prendre du recul face à mes pratiques en tant que Maman, et j'en ressors toujours avec un regard nouveau et une patience renouvelée vis-à-vis des Moussaillons.

Arc-en-ciel lacté



Une belle explosion chromatique... dans du lait! 
Deux mois de vacances et deux moussaillons pleins de vie, ça fait beaucoup de moments à occuper, particulièrement quand la météo n'y met pas du sien.  Dans la série des activités 3-6 ans, celle-ci m'a particulièrement plu, d'une part parce que le matériel est très simple à mettre en place, et d'autre part parce que le résultat obtenu est vraiment surprenant, et je me suis moi-même vraiment prise au jeu! 

L'idée a à nouveau été glanée sur Pinterest, qui m'a redirigé vers ce site 

Au niveau des ingrédients, il vous faut : 
  • Un récipient en plastique
  • Un peu de lait (entier de préférence)
  • Du colorant alimentaire
  • Des cure-dents
  • Du savon liquide (vaisselle ou pour les mains, par exemple)

J'ai donc versé le lait dans le récipient, puis j'y ai laissé tombé quelques gouttes de colorant de diverses couleurs. 




Les Moussaillons étaient déjà très intrigués par cette étape, et m'ont tout de suite parlé du livre d'Hervé Tullet, Un livre, qui exploite justement (et de manière incroyablement ludique) le principe des taches de couleurs primaires sur un fond blanc. 





Etape suivante : Tremper la pointe du cure-dent dans le savon liquide, puis, toucher un des ronds de couleurs.  La couleur "s'enfuit" instantanément, formant une jolie auréole, et en continuant le petit jeu, on obtient de sympathiques mouvements colorés dans le lait.  




Au bout de quelques minutes de jeu, les colorants commencent à se mélanger, et on voit apparaître les couleurs secondaires


Le gris commence à dominer : Le jeu tire à sa fin




Et quand l'oeuvre d'art vire aux tons pastels, l'activité devient moins intéressantes et les Moussaillons recommencent à trépigner sur place.

Il a bien fallu donner quelques mots d'explication à l'Aventurier avide de compréhension, mais j'avoue que, vacances obligent, j'avais la flemme de réfléchir et de me documenter convenablement sur le sujet, mes cours de chimie commençant vraiment à dater et j'ai jamais trop bien compris les histoires de tension de surface.  Je lui ai donc glissé que le savon n'était pas copain avec la graisse contenue dans le lait, et que cette répulsion créait un courant qui emportait la couleur loin du savon.   Ca a eu l'air de le satisfaire...


dimanche 20 juillet 2014

Pizza soleil

Ce soir, j'inaugure une nouvelle catégorie, centrée sur une de nos passions communes, à l'Amiral et à moi-même : La cuisine.  Gourmands et gastronomes tous les deux, amateurs de repas délicats aussi bien que de "craquages" gargantuesques, nous aimons régulièrement tester de nouvelles recettes.

Aujourd'hui, inspirée par ce site, je me suis rappelée l'existence d'un reste de pâte à pizza dans notre congélateur, vestige d'une soirée-pizza bien sympathique avec la classe de l'Aventurier.  Après décongélation, j'ai donc joué au pizzaiolo avec le p'tit Pirate, et nous avons donc, suivant la recette du lien ci-dessus, réalisé une magnifique pizza-soleil.

Pizza-Soleil tomates/champignons/lardons, parsemée d'origan, de fleur de sel et d'ail rôti... Mmmh! 



Si vous désirez reproduire vous aussi cette oeuvre d'art, je vous renvoie aux ingrédients de la pâte à pizza de la recette d'origine, ayant moi-même fait de la récup'.  Je suppose qu'une pâte à pizza toute faite (ou plutôt deux) feront tout aussi bien l'affaire.

Au niveau de la farce, nous avons utilisé nos fonds de frigo : Des oignons, de l'ail, un paquet de lardons, une barquette de champignons, un demi-pot de sauce tomate, et un peu de fromage râpé.

Pour la confection, j'aurais pu étirer un peu plus le premier disque de pâte, qui était du coup un peu épais à la dégustation.  Le second était quant à lui beaucoup plus mince, mais menaçait par contre de craquer à plusieurs endroits.  J'ai eu quelques difficultés pour souder les deux disques, notamment au niveau du pourtour du "coeur".  La sauce tomate a du humidifier les deux couches de pâtes, qui n'adhéraient plus du tout.  Cela n'a heureusement pas porté à conséquence.  Enfin, pour la fabrication des "rayons", je conseille l'utilisation d'un bon couteau pour ne pas déchirer la pâte.  J'ai aussi utilisé une spatule en métal qui m'a beaucoup facilité la tâche pour retourner chaque morceau.

Juste avant la cuisson! 
Enfin, pour la finition, j'ai versé un filet d'huile d'olive sur le dessus de la pizza, parsemé quelques feuilles d'origan frais, de la fleur de sel, et, l'ingrédient ultime : de l'ail frais en morceaux, qui a délicatement grillé lors de la cuisson, et qui donne tout son caractère à cette pizza maison.

Nous n'étions que trois à nous partager cette pizza, mais les avis sont unanimes : C'est beau et bon! Tranquillement installés sur la terrasse à profiter de la douceur de cette belle soirée d'été, ce fut indéniablement un repas de vacances digne de ce nom
La pizza du P'tit Pirate, confectionnée avec un morceau de pâte qui fut malaxé et trituré dans tous les sens.  Il a adoré! 

Niveau quantités, cette pizza est parfaite pour un repas pour quatre personnes, idéalement accompagnée d'une petite salade avec une vinaigrette un peu acidulée, ou bien alors comme dégustation en apéro, puisque les "rayons de soleil" se détachent très facilement et se dégustent en mode "finger food".



vendredi 11 juillet 2014

Pailles et cure-pipes

Pendant que le P'tit Pirate jouait avec Code Couleur, son grand frère a sorti un petit jeu de construction bricolé en cinq minutes, sur base d'une idée trouvée sur Pinterest.

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Il suffit de quelques pailles à découper à la longueur souhaitée (ici, la contrainte a été la boîte de rangement), et d'un cure-pipe ou deux (ou fil chenille) découpés en tronçons de 2-3 cm.  Il suffit d'une simple paire de ciseaux pour le couper.  Les cure-pipes servent de liaison, et sont pliables pour réaliser des angles.  Les constructions à réaliser peuvent être en 2D ou en 3D.

Du haut de ses 6 ans, l'Aventurier s'est lancé dans la confection d'un "garage".  A mes yeux d'adulte peu imaginative, le résultat est un magnifique cube dont l'irrégularité n'est due qu'à un découpage approximatif de ma part lors de la fabrication du jeu.  L'Aventurier a l'air quant à lui satisfait de sa création, et a d'ailleurs beaucoup apprécié la prendre en photo (et a par la même occasion appris à insérer et retirer la carte mémoire pour transférer les fichiers sur l'ordinateur).

Remarquez que j'ai encore imposé l'utilisation d'un plateau, une fois encore pour éviter de retrouver des cure-pipes et des pailles partout sur le pont.  Malheureusement, les cure-pipes découpés ont tendance à perdre des poils, donc il y a quand même quelques "moutons" qui se sont dispersés hors de la zone, mais c'est un moindre mal.

Bref, encore une activité pas chère, facile à mettre en place, et qui permet de bénéficier d'un bon quart d'heure de tranquillité.  Il me reste encore à la proposé au P'tit Pirate, qui, je pense, devrait aussi y trouver son compte!



Code Couleur

Depuis trois jours, le mauvais temps nous cloître à l'intérieur du navire.  Pas évident, ni pour les moussaillons, ni pour le capitaine moi-même! Le manque d'exercice physique et de défoulement rend les petiots bien nerveux, et les avoir 24h sur 24 sur le dos met ma patience à rude épreuve.

Pleine de jeux intérieure, tolérance à certains défoulements normalement interdits (sauter sur le lit parental, par exemple), invitation d'un copain, partie de foot dehors dès qu'il fait un peu sec : cela permet de relâcher un peu la tension et de les laisser quelques moments pour se déchaîner une bonne fois.  J'essaie d'équilibrer de tels moments avec d'autres activités calmes et structurées, leur permettant de travailler leur concentration.

Aujourd'hui, le P'tit Pirate a souhaité essayé un jeu reçu par son grand frère : Code Couleur, chez Smart Games, éditeur d'une collection de jeux logiques assez géniaux.


Le jeu est annoncé à partir de 5 ans.  L'Aventurier l'a reçu pour ses quatre ans, mais cela correspondait bien à son niveau de développement de l'époque.  Il n'a d'ailleurs guère mis de temps à arriver au bout des challenges proposés.  Du haut de ses trois ans et vu son caractère fort différent de celui de son aîné, j'ai eu quelques doutes quand il a pris la boîte, mais je l'ai laissé faire.  Je lui ai juste sorti un plateau pour baliser son espace de jeu et éviter la dispersion (le plateau est un matériel très utilisé dans la pédagogie Montessori, je le détourne un peu de son usage premier dans ce cadre, mais je trouve ça pratique pour éviter d'avoir des pièces qui se retrouvent partout dans le salon).  

Le principe du jeu est de combiner différentes cartes pour obtenir par superposition une image donnée.  Les challenges les plus simples combinent deux cartes, les plus compliqués peuvent aller jusqu'à 5 ou 6, à agencer selon un ordre bien précis.  

A mon grand étonnement, le P'tit pirate ne s'en est pas si mal sorti, et a réussi les 5-6 premiers challenges.  Les couleurs permettent de sélectionner rapidement les cartes ad-hoc, et les superpositions du premier niveau sont relativement simples et il suffit de travailler sur l'orientation.  

Il est resté concentré 5-10 minutes, puis a commencé à remuer et à réclamer mon aide, signe de saturation.  L'heure du diner approchant, je n'ai pas jugé bon d'insister, estimant qu'il avait quand même bien exploité le jeu malgré son jeune âge.  

Je n'hésiterai cependant plus à le ressortir et à le lui proposer de temps en temps, ce jeu est décidément très bien fait et exploitable finalement dès trois ans, à petites doses! 

vendredi 27 juin 2014

Dessins et légendes

Fin de trimestre oblige, les moussaillons ont ramené leur farde à dessins de l'école.  Ils sont dans une école à pédagogie Freinet, et dessin et autres exercices graphiques y sont entièrement libres.  Pas de lignes de zigzag ou de vagues à reproduire, pas de frises multicolores à recopier ni de dessins à colorier, juste une feuille blanche, des crayons ou de la peinture, et leur imagination.  Si les débuts sont très... abstraits, disons, on sent petit à petit l'évolution du trait et de l'intention, et on découvre parfois de jolies surprises.  Parfois.

Pas besoin de beaucoup d'effort pour imaginer le résultat au retour à la maison... Il y a du tri à faire! Tri que seuls les artistes en herbe peuvent effectuer, sous peine de mélodrames et autres crises de larmes à la découverte du pot aux roses.  Tri qu'ils n'ont eux-même pas tellement de mal à effectuer, car si certains dessins ont une valeur sentimentale, d'autres sont de simples gribouillages rangés dans le casier sans plus y réfléchir, et dont ils ne savent plus eux-mêmes attribuer de signification.

"Signification".  Je pense que c'est là le mot-clé de cet article.  Je me base sur une pratique des animatrices de l'école, qui prennent parfois le temps, après un dessin, de s'assoir à côté de l'enfant et de lui faire raconter ce qu'il a voulu exprimer, pour le noter en marge de l'oeuvre d'art.  Et là, un simple gribouilli peut prendre tout de suite une autre dimension. Donc à chaque fin de trimestre, lorsque reviennent les fardes, nous prenons le temps avec les moussaillons de parcourir chaque oeuvre.  Si l'enfant ne se rappelle plus de la signification du dessin, et qu'il n'y a pas d'intérêt esthétique, on jette d'un commun accord.  Enfin, si l'animatrice n'a pas eu l'occasion de noter la signification du dessin, mais que le moussaillon s'en rappelle, je prend le temps d'écouter l'artiste et de noter son explication avec la date approximative.  Explication qui vient parfois plusieurs mois après la réalisation, donc il y a probablement déviation depuis l'idée de départ, mais qu'importe, puisque cela fait sens à l'enfant.

Quelques annotations en vrac : "Un volcan", "La lave du volcan", "La montagne", "Ce qui tient la montagne", "le serpent", ... (3 ans)
 "C'est des routes pour les voitures" (3 ans)
C'est une activité à réaliser dans un moment de calme, avec un peu de temps devant soi, car cela nécessite de la concentration.  Attention aussi lorsque l'équipage est multiple : Ici, nous avons eu des difficultés à canaliser le P'tit Pirate pendant que je regardais les dessins avec l'Aventurier.  Tout content de ses premières productions, le petiot tenait absolument à ce que ses oeuvres à lui gardent la vedette.

"Pour mon Papa et ma Maman" (3 ans)
Encore des montagnes (toujours 3 ans)
J'aime beaucoup ce principe de "légendage" des dessins.  Lorsque nous reparcourons les gribouillis de première maternelle de l'Aventurier, nous retrouvons ses préoccupations de l'époque.  Une ligne courbe devient une montagne, une bleue la piste pour la descendre, une autre un télésiège.  Les oeuvres du P'tit Pirate, tout frais engagé en classe d'accueil, sont certes basiques, mais je prend un plaisir certain à retranscrire ses commentaires, avec les petites "spécificités de prononciation" qui le rendent si adorable.  Et je sais que, d'ici deux ou trois ans, je sourirai en relisant ces petites capsules temporelles enfantines.

C'est également passionnant de voir l'évolution du trait.  L'Aventurier n'a jamais été un grand dessinateur, et certains trimestres, il rentrait avec sa farde remplie... de dessins offerts par ses "amoureuses".  Malgré tout, nous l'avons vu évoluer, petit à petit, au fil de ses passions du moment : Epoque montagnes, époque "préparation de mon anniversaire" avec confection d'invitations, époque "comptage", époque "plan de chasse au trésor", ...  Le trait s'est fait plus sûr, l'intention plus explicite, la représentation plus fidèle.
"C'est une soucoupe volante" (5 ans)
"J'espère que ma moto ne va pas s'envoler!" (5 ans, d'après un modèle pour la moto)

Ces légendes permettent de jeter un coup d'oeil timide et discret dans le monde intérieur des enfants, dans leur processus de créations.  Quelques mots un peu farfelus, et c'est une histoire, un rêve qui s'ouvre à nous, un monde imaginaire dont eux seuls ont la clé.

Depuis que mes enfants vont à l'école, je ne regarde plus les scraboutchas de la même façon. En tout cas, ceux de mes moussaillons...

dimanche 22 juin 2014

A l'aventure, compagnons!

Ce mois-ci, l'Aventurier a fêté ses six ans.  En braves officiers de navire que nous sommes, nous avons sorti le rhum invité quelques moussaillons de sa classe pour fêter dignement cet anniversaire.

C'est la troisième fois qu'on se lance dans un tel projet, et autant la première fois, nous étions pleins d'enthousiasme, autant cette fois, j'étais légèrement angoissée à l'approche de l'échéance, espérant qu'arriverait vite l'heure tant espérée de l'arrivée des parents pour l'apéro... Il faut dire qu'en plus des huit marmots de la fête, nous avions toujours le p'tit Pirate et Bébé Fleur sur le dos.  Heureusement, le p'tit Pirate a adoré participer (il a juste un peu râlé de devoir partager les jouets de son grand frère avec les copains de ce dernier, hum), et Bébé Fleur a été adorable, comme toujours.

Bref, comment on s'en est sortis?  Avec une chasse au trésor, bien sûr.  Ce n'est peut-être pas nécessaire, les gamins étant tout à fait capables de s'occuper tous seuls, mais si on n'a pas de grand jardin et/ou que la météo n'est pas au beau fixe, on risque de retrouver le navire sens dessus dessous lorsque les invités quittent le bord. Donc, pour garder la situation sous contrôle, nous préférons organiser les activités, sans parler bien sûr de l'Aventurier pour qui un anniversaire sans grande aventure n'est pas un anniversaire.


Etape 1 : Le thème



Pour faire une chasse au trésor, nous commençons en général par choisir un fil conducteur.   L'année passée, nous étions en mode pirate, avec une vraie carte au trésor en parchemin, mais cette année, le héros de la fête avait préféré jouer aux chevaliers.

Etape 2 : Le scénario

Une fois qu'on a le thème, il faut créer l'histoire.  C'est pas très compliqué, la chute consiste toujours à retrouver un coffre au trésor contenant quelques bonbons et gadgets à partager entre les invités, qui gardent ainsi un "souvenir" de l'aventure.  Cette année, un dragon avait volé le trésor, et Merlin l'enchanteur avait réussi à retrouver le coffre, mais hélas, ce dernier était bloqué par un cadenas dont le dragon avait mangé la clé! Il a donc mandaté nos jouvenceaux pour aller tuer la bête.  Mais hors de question de partir à l'aventure sans un minimum d'entraînement!

Etape 3 : les activités


Troisième étape, donc : se préparer à devenir un vrai chevalier.  Pour cela, il faut bien sûr s'équiper.  J'avais préparé quelques épées et boucliers en carton, des petits chapeaux pointus, des pailles en carton et plein d'autocollants, de plumes et autres tampons (merci Hema), et les moussaillons ont donc décoré leur matériel à leur guise.  Epées, boucliers, baguettes magiques, chapeaux à étoiles : nous avions alors des petits chevaliers apprentis magiciens, ou des jolies fées portant fièrement l'épée. Durée de l'activité bricolage : trois bons quarts d'heure!!


Les magnifiques créations des mini-chevaliers...

Après l'équipement est venu l'entraînement.  Diverses épreuves agrémentées de devinettes pour deviner l'étape suivante ont transformé le jeu en pseudo-jeu de pistes dans le quartier (pas question d'aller trop loin, Bébé oblige).   Petit détail geek qui a fait marrer les gamins même s'ils n'ont pas compris : A défaut d'être à cheval, les trajets ont été effectués au rythme de la noix de coco.

Nous leur avons proposé : 
  • Un colin-maillard (pour "apprendre à bien connaître ses équipiers").  Beaucoup de succès auprès des filles, moins auprès des garçons qui avaient du mal à tenir en place.  Je ne suis pas sûre que je conseillerais ce jeu, en général, il vaut mieux éviter toute activité où un seul enfant est actif et où les autres doivent regarder.  Ca les a occupés 15-20 minutes. 
  • Un jeu de mémoire : Quinze objets à observer pendant une minute, puis on les cache et il faut tous les citer.  A huit enfants de six ans, le défi a été facilement relevé, il devrait être possible de corser la chose.  C'est assez rapide, après 5-10 minutes installation comprise, l'activité était bouclée. 
  • Un parcours d'agilité : Un mini-parcours où il faut slalomer entre des obstacles, grimper sous un banc, ramper en dessous... en portant un oeuf (dur) dans une cuillère, sans le faire tomber.  Ca a eu un certain succès, mais attention de prévoir de quoi s'occuper pour ceux qui sont passés en premier ou ceux qui sont en bout de file, puisqu'ils ne peuvent être tous en même temps sur le parcours.  Durée : 15-20 minutes, installation comprise. 
  • Un jeu de massacre : Six bouteilles de lait vides, quelques balles de jonglerie, et hop, une épreuve rapide et pas chère! Durée : 10-15 minutes (disons-le franchement, à six ans, ils sont nuls au lancer, donc il leur faut un peu de temps pour dégommer toutes les quilles).  
  • Un jeu de combat à cheval : L'idée initiale était de former des équipages de deux, un cheval avec un chevalier sur son dos, le dit-chevalier ayant un foulard glissé dans la ceinture. Le but du jeu étant alors de récolter le plus de foulard avant d'être éliminé lorsqu'on a soi-même perdu son étendard.  Autant le dire tout de suite : Il a fallu adapter, ils sont encore trop jeunes pour se porter les uns les autres.  Ils ont trouvé bien plus drôle de grimper à tour de rôle sur le dos de l'Amiral qui a joué au baudet collectif.   Et puisqu'on était dans la prairie derrière chez nous, prairie bien pentue (le bonheur en hiver), ils se sont également amusés à faire des roulés-boulés.  Bon, aucun n'a vomi et au final, ils se sont ainsi occupés 15-20 minutes, donc objectif rempli.  
En plus de ça, vu la chaleur, nous avons introduit deux ou trois fois une 'épreuve ravitaillement en eau', où nous avons demandé à chaque chevalier d'avaler un petit verre d'eau, histoire d'éviter l'insolation. 

Nous avions encore deux idées en réserve au cas où la pluie nous aurait contraints à des activités intérieures : 
  • Une dégustation à l'aveugle pour apprendre à reconnaître les poisons : Bander les yeux des enfants et leur demander de reconnaître des saveurs (confiture, moutarde, sucre, farine, miel, ...)
  • Une autre activité bricolage : du tressage de bracelets en élastique (grande mode dans les cours de récré actuellement, même le p'tit Pirate s'y est mis, du haut de ses trois ans!)
Oh le joli bracelet! Circonstances obligent, l'Aventurier en porte actuellement trois ou quatre aux couleurs des diables rouges.

Etape 4 : Le combat final!

On a du modulé les activités en fonction du timing et de la météo, et à l'heure prévue, nous avons décrété que Merlin était satisfait de leur niveau de préparation, et qu'il était temps d'aller combattre le dragon.  Le dragon en question était une pinata préparée à l'arrache la veille au soir (sachez-le, il faut au minimum deux jours de séchage normalement!), pinata qui a eu beaucoup de succès mais qui a fini complètement écrabouillée sur le sol.
La pinata terminée, cinq minutes avant que les invités n'arrivent.  Elle a un petit air d'Angry Birds, non? 

Le dragon en plein vol... (avec une aile un peu flapie)

Le coup de grâce! 

La recette en quelques mots : Un ballon de baudruche sur lequel on colle une (idéalement deux) couche de papier mâché (petits morceaux de papier journal trempés dans la colle à tapisser), en laissant un trou au niveau du noeud.  Compter 24 heures de séchage (entre les couches si on en fait plusieurs), ou, si vous n'avez pas le temps, utiliser le four sur 50 degrés (faire attention, le ballon gonfle avec l'air chaud, donc à faire sous haute surveillance sous peine de voir la pinata exploser!), et compter quand même plusieurs heures.  On peut ensuite la peindre, nous avions quant à nous utilisé du papier cadeau vert au dessus du papier journal, ça a suffit.  Ensuite, quand c'est bien sec, on dégonfle le ballon et on le retire (c'est tout gluant de colle!).  Idéalement, il vaut mieux attendre alors que l'intérieur soit aussi sec avant d'insérer les bonbons, mais nous n'avons pas eu cette opportunité, donc les smarties qui se sont retrouvés dans le ventre du dragon en sont ressortis pré-digérés.

Ne pas oublier un petit trou sur le sommet pour la suspendre, un peu de déco avec du papier en fonction du résultat souhaité (ici, juste les yeux, la queue et les ailes), et enfin, on rebouche le trou après avoir farci l'animal du contenu ad-hoc.

Etape 5 : A table! 

Après ces aventures, les chevaliers ont bien entendu un petit creux.  J'ai pris l'habitude de faire des gâteaux à thème pour les anniversaires des moussaillons (pas bonne idée de commencer, après, ils râlent quand le gâteau n'est plus décoré...), et cette année, l'Aventurier souhaitait un gâteau Coffre au Trésor.  Tout à fait dans le thème de la journée, et plutôt simple à faire.  Il faut juste accepter d'acheter plein de bonbons cracras pleins de colorants et de sucre, mais qui les rendent tellement heureux...

Le gâteau plein de bonbons cracras
La version un poil plus light réalisée pour l'anniversaire en famille
Et, juste pour la frime, le gâteau de l'anniversaire du p'tit Pirate, qui colle aussi pas mal au thème 


Etape 6 : Après l'effort, le réconfort!

Si le timing est bon, les gamins ont à peine fini le gâteau que débarquent enfin les premiers parents, ouf! Cette année, il faisait bon et nous étions sur la terrasse, donc on a partagé un petit verre bien sympathique.  Ca permet de se poser un peu en attendant l'étape suivante : Le rangement... 


Autres idées en vrac : 

L'année passée, nous avions plus investi dans l'idée 'jeu de piste', et nous étions aventurés plus loin dans le quartier.  On peut alors s'amuser pour les faire aller d'étape en étape : 
  • Des devinettes
  • Des flèches au sol
  • Une liste de directions (une suite d'instructions dessinées : une flèche à gauche, un panneau stop avant de traverser, etc. )
  • Une carte au trésor : Un papier jauni avec du café, et déchiré ou brulé pour lui donner un aspect vieillot