vendredi 16 mai 2014

De la médication de l'équipage

A bord du navire, ni le Capitaine - aka moi-même - ni l'Amiral n'avons de compétence médicale.  Et pourtant, en l'absence de chirurgien attitré, nous sommes responsables de l'administration des soins à l'équipage.  Pas toujours facile de faire avaler des substances au goût douteux à des moussaillons récalcitrants…


Pour les plus grands


Pour les deux grands Moussaillons, la situation n'est pas trop compliquée : soit ils obéissent (et oui, ils commencent à être réceptifs aux arguments rationnels, voire parfois même aux ordres impérieux), soit, en cas de mutinerie, nous administrons sournoisement le remède en le planquant dans un yaourt ou autre nourriture alléchante.  Parfois même, ce sont eux qui réclament un médicament, en cas de chute ou bleu/bosse quelconque.  Le remède parfait : l'arnica en granules.  C'est homéopathique, et certes, on y croit… ou pas, mais ce qui est bien pratique, c'est qu'eux n'ont jamais entendu parler du nombre d'Avogadro, et donc l'effet placebo fonctionne en plein.  Sans compter qu'une granule, c'est sucré, donc, ils adorent.  Ca ne casse pas trois pattes à un canard, comme traitement, mais ça permet de désarmer la sirène d'alarme et d'épargner les tympans.
Sont-y pas jolies les p'tites granunules? 

Pour les tout-petits


Par contre, pour Bébé Fleur, l'administration de granules, c'est une autre paire de manche, sans parler du fait que, vu son stage de développement neuronal, l'effet placebo ne risque pas de marcher.    D'ailleurs, jusqu'à nouvel ordre, elle n'en est pas encore au stade des bleus et des bosses (du moins, tant que nous foirons pas trop notre job de parent).


Les sirops et autres liquides 


Par contre, Bébé Fleur a des soucis de reflux.  En général, téter un index bien propre l'apaise (en immobilisant complètement le parent en charge, pas pratique), mais parfois, ça ne suffit pas.  Et donc, lorsque les crises se font un peu plus fréquentes, nous nous rappelons que nous sommes sensés lui administrer des probiotiques quotidiennement.  Sauf que… Sauf que Bébé Fleur est encore abreuvée directement à la source, et qu'on ne peut donc pas se contenter de glisser le médoc en question dans un flacon de rhum biberon.

Trop facile, l'administration d'un somnifère

Bon, donc, faut s'amuser dans la cambuse à mélanger le probiotique en poudre à un peu de lait maternel (si y en a en réserve) dans un verre, ou, à défaut, à un peu d'eau (mais pas trop parce que ça remplit l'estomac du bébé qui du coup, tète moins, etc. etc. Puis surtout, plus y a de liquide, plus longue est la corvée...).  Après, faut arriver à faire descendre le liquide dans l'estomac.  Donc, on s'arme d'une cuillère ou d'une seringue, et zou, on fait glisser dans la petite bouche.

Sauf que… la moussaillone est une mutine. Et qu'en tant que tétouilleuse professionnelle, elle contrôle parfaitement l'admissions d'aliment dans son système digestif, et bloque l'arrivée du médicament dans son oesophage d'un coup de langue experte. En résumé : Sprrrrtt.  Et tout est à refaire.

On peut s'armer de patience, d'une pipette ad-hoc, et viser soigneusement entre la gencive et la joue et recommencer autant de fois que nécessaire en fonction de la quantité de liquide et de la contenance de la pipette.  Mais parfois, c'est long, alors on peut aussi se rappeler qu'un bébé, c'est normalement tout à fait capable de boire au gobelet.   Bon, faut y aller mollo et pas comme des barbares, mais ça peut éventuellement aller plus vite.

Au passage, on pourrait être tentés de pincer le nez pour forcer à avaler, mais paraît que c'est pas une bonne idée… Dommage!

Les suppos

Autre situation où l'administration de médocs d'avère indispensable : Les poussées de fièvre.  Lorsque l'Aventurier a croisé ses premiers microbes et a fait monter le mercure pour la première fois, en officiers prévoyants, nous avons sorti les suppos d'anti-fièvre que nous avions prévu dans la pharmacie de bord. Après mure réflexion quant à l'orientation de la torpille (qui peut avoir effet sur le passage du médicament par le foie ou non, si si, je vous assure!), nous avons tenté lancé le premier projectile dans l'orifice ad-hoc.  Mais comme toujours, le Moussaillon n'était pas disposé à coopérer, et nous a fait démonstration de son extraordinaire… mobilité rectale.   Je vous épargne les détails, mais sachez que la fièvre n'est jamais tombée, et que nous avons passé une magnifique nuit avec un nourrisson culminant à 39,5°.  C'était bien entendu le weekend, donc, le lendemain matin, nous appelons le pédiatre de garde.  Qui, très prosaïquement, nous a conseillé d'aller acheter une bouteille de sirop.  Heureusement, l'Aventurier ne nous a pas fait, à l'époque, le même cinéma que sa soeur actuellement avec les probiotiques, et nous avons constaté l'effet miraculeux de l'anti-fièvre administré per os sur le bout'chou.



Je vous rassure, tous les moussaillons ne sont pas aussi pénibles à soigner.  D'ailleurs, le petit pirate supportait beaucoup mieux les suppos que son frère, et a bénéficié de nombreuses torpilles à l'eucalyptus lors de ses multiples rhumes (Petit Pirate est un morveux au sens premier du terme).  Pas de bol, depuis, les suppos à l'eucalyptus sont déconseillés pour les bébés par l'AFMPS.

Que faire en cas de rhume ou de vilaine toux? 

Ce qui m'amène donc au problème suivant : Comment soigner les rhumes et autres vilaines toux?
En première ligne, le barbare, mais indispensable nettoyage de nez au sérum physio

Que faire alors pour soigner les rhumes et autres vilaines toux?  Il y a bien sûr le barbare mais indispensable nettoyage de nez au sérum physio.  Notre pédiatre nous a dit que, pour que ce soit efficace, il fallait compter deux à trois flapules par narine… Wow.  Bon amusement pour garder un bébé calme le temps de lui administrer jusqu'à 5 flapules.  Et à ce rythme, la poubelle risque de vite déborder de mini bouteilles en plastique vides.  Nous nous sommes donc empressés d'acheter une poire en caoutchouc, et une bouteille d'un litre de sérum.  Beaucoup plus efficace puisque l'embout de la poire est plus large que celui d'une flapule (avec pourtant une pression moindre), et surtout, plus économique et plus rapide.  Le combat de catch dure donc moins longtemps, au bénéfice de tous.

Pour les vilaines toux, puisque les sirops antitussifs sont eux-aussi déconseillés pour les tout-petits, nous nous rabattons sur de bons vieux remèdes de grand-mère, à savoir, en l'occurrence, l'oignon.  Oui oui, l'oignon, coupé en morceaux sous le lit du petit futur bronchiteux.   Je n'ai vu nulle part d'étude validant l'efficacité de ce truc à deux balles, mais vu l'effet larmoyant du légume, je veux bien croire que ça aide à fluidifier les sécrétions… En tout cas, à défaut d'efficacité autre que pour parfumer la chambre, ça nous donne l'impression de faire quelque chose…



Et vous, quels sont vos trucs et astuces pour soigner vos p'tits loups? 







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