Ah tiens, sympa ça, comme cabine principale! Si seulement... |
Néanmoins, quand vient le soir et que le pont a été récuré et ranger, les moussaillons se retirent tous les trois dans leur quartier, composé donc d'une unique pièce.
Oui, une seule chambre. Pour trois marmots, agés de 0 à 6 ans. Je vous l'accorde, c'est challenge. Mais on pourrait monter jusque 6, si si!
Poste d'équipage du Champenois. Depuis http://www.escorteursrapides.net/souvenirs_champenois.html |
Mais contrairement à l'équipage ci-dessus qui semble avoir quelques années d'expérience, le nôtre n'est constitué que de bleusaille pure, totalement indisciplinée.
Bref, trois moussaillons, trois rythmes de sommeils, tout ça dans la même pièce... un truc de fou.
Première question : Pourquoi s'infliger ça?
Réponse : Parce qu'on n'a pas le choix/la place de faire autrement. Réponse facile s'il en est, je botte en touche, j'avoue. Mais si cette raison est tout à fait appropriée dans notre cas, elle n'est peut-être pas le seul argument. Car oui, nous utilisons cette solution par défaut, mais si nous avions eu d'autres chambres aurions-nous agi différemment? Sans doute pas tout à fait. Le partage d'une chambre entre frères et soeurs, ça crée des liens, ça renforce le sentiment d'appartenance familiale, ça développe la complicité. Et aussi, dans le cas d'un tout-petit chassé de la chambre de ses parents après une période plus ou moins longue de co-dodo, ça permet de ne pas se retrouver tout seul dans une chambre vide et de pouvoir profiter de la présence et des bruits des aînés pour se rassurer.
Après, bien sûr, avoir plusieurs chambres permet de s'offrir le luxe de faire évoluer la situation, de faire du partage de chambre quelques mois/années puis d'offrir à chaque enfant la possibilité de choisir et d'éventuellement avoir sa chambre et son espace personnel rien qu'à lui. J'imagine qu'à l'adolescence, cela deviendra nécessaire.
Deuxième question : Comment fait-on?
Premier élément de réponse : On ne se pose pas de question existentielle. Oui, inévitablement, ils vont, à un moment ou l'autre, s'empêcher mutuellement de dormir. On peut se dire que c'est la vie, qu'ils s'entraînent pour quand ils auront eux-même des gosses insomniaques. Mais cela ne doit pas non plus obligatoirement se passer comme ça, et sûrement pas toutes les nuits. Après tout, c'est à ça qu'ils seront habitués, donc ils trouveront d'eux-mêmes (hum) un modus vivendi.
Deuxième élément de réponse : On superpose. En fonction de la superficie de la cabine, il va peut-être falloir empiler les enfants les uns sur les autres, en utilisant la solution classique du lit superposé. Conseillé idéalement à partir de 6 ans pour la couchette du haut, nous l'avons quant à nous installé lorsque l'Aventurier en avait 5, et cela s'est bien passé. Mais il va sans dire que ça dépend d'un enfant à l'autre, et en l'occurrence, notre moussaillon-en-chef n'a pas un sommeil spécialement remuant et n'a jamais eu l'idée de promenades nocturnes en mode somnambule.
Nous avons donc l'Aventurier au dessus, le P'tit Pirate en dessous, et Bébé Fleur à côté, dans son lit à barreaux. Je rêve pour elle d'un matelas au sol, favorisant l'autonomie (encore une fois à la mode Montessori), dont ses deux frères avaient d'ailleurs bénéficier en leurs temps, mais force m'est de constater que la prolifération de playmobils et autres jeux pourvus de petites pièces d'aspect très appétissant est totalement incompatible actuellement avec cette idée.
Troisième élément de réponse : On échelonne les couchers, et on joue au Roi du Silence.
Joli dessin de Mysticlolly, ici : http://www.mysticlolly-leblog.fr/dessin-le-roi-du-silence-a48741216 |
Car oui, de fait, Bébé Fleur et les garçons n'ont pas tout à fait le même rythme de sommeil (du moins pas tout le temps. Car il n'y a rien de plus changeant que le rythme d'un bébé...). Actuellement, notre puce se couche vers 19h30, avant ou après le souper des grands, selon le déroulement du reste de la journée. Les garçons, quant à eux, commencent le rituel du coucher vers 20h, et sont généralement (hum) au lit vers 20h30. Quand tout se met bien, la petiote dort donc à poings fermés lorsque ses frères la rejoignent après leur histoire du soir (qui est donc lue au salon). Ils connaissent la consigne du silence pour la petite soeur, et l'appliquent plus ou moins bien selon leur état de fatigue et d'excitation. Parfois, cela se finit en engueulade fraternelles "chuchotée" très fort, mais généralement, leurs jérémiades ne réveillent pas la petite.
Troisième questions : Et... Ca marche?
Oui, ça marche. Tout n'est bien sûr pas idéal dans le meilleur des mondes, mais globalement, ça fonctionne. Citons néanmoins les limites, non pas du système en général, mais de la manière dont ça se passe chez nous :- En cas de pleurs nocturnes : Pas question de laisser un enfant pleurer trop longtemps dans l'espoir qu'il se rendorme seul (c'est clairement pas une bonne idée, mais parfois, les officiers un peu épuisés cèdent à la facilité...), ça risque d'impacter toute la fratrie. C'est comme ça que Bébé Fleur fait du co-dodo partiel avec nous. Dans les mauvais jours, elle excelle à se réveiller juste au moment où nous sombrons dans les bras de Morphée, squattant dès lors l'intégralité de notre pauvre nuit, mais dans les bons jours, elle nous laisse jusqu'à 5-6h du matin avant de nous rejoindre pour une fin de nuit en mode câlin.
- En cas de cauchemar ou autre souci nocturne : L'Aventurier, du haut de ses six ans, ne se réveille plus en hurlant et est capable de venir près de nous nous expliquer son souci, épargnant donc la fratrie. Le P'tit Pirate suit les traces de son frère, mais n'a encore que trois ans, et se retrouve donc parfois à hurler dans son lit à moitié endormi, incapable d'interagir avec nous. Etonnamment, ces épisodes n'ont jamais réveillé les deux autres, signes que les enfants ont finalement un bon instinct de survie. Nous, par contre, on reste de corvée, mais chambre partagée ou non, finalement, c'est le même combat.
- En cas d'envie d'intimité : Une chambre et un séjour comme lieux de jeu et de vie pour tous les enfants, c'est certes déjà bien, mais parfois, on sent le besoin pour l'un ou l'autre de s'isoler, pour lire au calme ou pour fuir un conflit stérile. Généralement, la chambre fait l'affaire, sauf bien sûr en cas de sieste, où l'accès à la pièce est condamné. Ce même problème se pose également lorsqu'un jeu est demandé, qui est évidemment rangé dans le dortoir occupé. S'ils sont suffisamment malins pour négocier, il y a toujours bien un officier qui accepte de s'introduire sur la pointe des pieds dans le saint-Graal pour récupérer le jeu souhaité, à ses risques et périls (car, comme dit le dicton, qui réveille berce.)
Et pour conclure...
Voilà, trois moussaillons dans une cabine, c'est donc possible, nous le faisons, nous sommes toujours vivants. Mieux même : nous ne sommes même pas si insatisfait du système. Certes, ce ne sera pas confortable sur le long terme, et il est dans nos projets de nous dégotter un navire plus spacieux, mais c'est une solution qui roule pour le moment. Certes, en cas de nuit très très difficile, les garçons se réveillent plus difficilement le lendemain matin, mais c'est rare.
Par contre, ce système implique tout de même une grande disponibilité parentale nocturne. Je n'imagine même pas comment nous pourrions nous en sortir si nous refusions d'accueillir les moussaillons égarés dans notre lit... à moins d'avoir dans son équipage des moussaillons experts en endormissements faciles et en sommeil ininterrompu. Perso, je n'ai jamais trouvé cette option sur la feuille de commande...
Ahah, l'article que j'attendais! Merci Virginie.
RépondreSupprimerPour les filles (1 an et 4 an) ça fonctionne pas mal aussi. Je trouve que ça permet vraiment de créer du lien...
Et c'est vrai que quand l'une des deux passe une nuit plus compliquée, il est rare que l'autre se réveille... Et ça arrive régulièrement chez nous!
Le seul truc c'est que la mise au lit c'est la cata... On lit l'histoire à la grande, l'autre joue à côté ou tente d'arracher le livre d'où c'est un peu la surexcitation. Et si on met numéro deux en premier, elle ronchonne parce que la grande n'est pas là, de plus elle met beaucoup de temps à s'endormir...
Soit, on a pas encore trouvé le bon truc.
Ah, les mises au lit... Ca a toujours été difficile chez nous, avec les trois... Depuis l'aîné à qui, bébé, il fallait chanter des berçeuses pendant des heures, jusqu'au second qui met parfois bien plus d'une heure à s'endormir, en passant par la puce qui, au départ, s'endormait seule, et à présent, hurle dès qu'on la pose dans son lit. Je crois que le coucher est le moment de la journée que je redoute le plus, bien que pour le moment, la situation est plus ou moins stabilisée.
RépondreSupprimerEst-ce que ta numéro deux n'apprécierait pas d'écouter l'histoire avec la grande, ou alors, une histoire choisie conjointement par les deux? Je ne sais plus quel âge elle a exactement, mais à l'approche des deux ans, ça devient faisable si mes souvenirs sont bons.
Ou alors, s'y mettre à deux, chaque parent s'occupant d'une petiote, avec une histoire ou un petit jeu calme avant le dodo?
Mila qui a 1 an est plutôt canaille et vite jalouse qd on accorde du temps a la grande d'où le moment où on lit l'histoire tourne souvent au chaos héhé et pourtant on fait la mise au lit a deux comme tu le suggérais. Ce soir on tente en deux temps...
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